Le Télégramme poursuit sa série de portraits des têtes de listes régionales. Aujourd'hui, Bruno Joncour, dont la liste ne porte pas le nom du MoDem
mais est soutenue par le Mouvement démocrate.
Bruno Joncour ne l'avouera sans doute jamais publiquement, mais il a certainement trouvé bien saumâtrequ'enjuindernier, François Bayrou ne lui confie pas la première place sur sa liste du
Grand Ouest aux européennes, préférant offrir le seul poste d'éligible à Sylvie Goulard, illustre inconnue du suffrage universel. Ce fauteuil pour Bruxelles avait pourtant été proposé au maire de
Saint-Brieuc... par le Nouveau centre, qui aurait été ravi de débaucher au MoDem son principal cadre breton. Il a refusé. La fidélité a primé. Bruno Joncour a fait de cette valeur l'un de ses
principes, même s'il n'en a pas toujours bénéficié. La patience et la persévérance sont deux autres vertus qu'il cultive.
Un quart de siècle de patience
Entré à 16 ans dans le serail politique par admiration pour les gaullistes sociaux (un portrait de Malraux trône dans son bureau, et il a donné le nom de Chaban-Delmas à une rue de Saint-Brieuc),
il a attendu près d'un quart de siècle pour enfin toucher les bénéfices de son engagement. Il a certes tenu un fauteuil de conseiller général (dans l'opposition), un siège de conseiller régional
depuis 1986, mais c'est en 2001 qu'il a connu la consécration. Sa victoire aux municipales, à laquelle il était un des seuls à croire, a mis fin à 39 ans de gestion de gauche à Saint-Brieuc.
«Accident» avaient dit ses adversaires... et même quelques-uns de ses anciens collègues de la vieille droite locale. Le premier mandat s'est révélé sans faute, au point que c'est avec 54% des
voix qu'il a été réélu en 2008.
Un projet breton
Plus question «d'accident», mais ses adversaires, cette fois, tentent de relativiser en expliquant que «c'est sur son image, ronde et consensuelle, plus que sur son action qu'il a gagné».
L'argument le fait sourire. «Ils voudraient que je provoque des clivages. Ce n'est pas ma nature. D'ailleurs, je ne crois plus à l'affrontement droite-gauche depuis longtemps». «Et les listes que
je suis en train de construire pour les régionales vont le démontrer», dit-il. «Elles seront constituées de femmes et d'hommes, solidement ancrés sur le terrain, réunis autour d'un projet
d'avenir pour la Bretagne, à l'image de ce qu'avaient impulsé nos anciens du Celib (Comité d'études et de liaison des intérêts bretons, créé à la fin des années50). Elles seront aussi très
ouvertes, au-delà des contingences politiques». Ces listes ne porteront d'ailleurs pas le nom du MoDem, mais mentionneront seulement qu'elles bénéficient du soutien du Mouvement démocrate.
Joncour est fidèle, mais aussi indépendant!
Annie 06/02/2010 00:47
David Guillerm 06/02/2010 22:05
Claudio Pirrone 04/02/2010 19:51
David Guillerm 05/02/2010 16:27
Claudio Pirrone 02/02/2010 17:21
David Guillerm 04/02/2010 13:28